Infos
Cette seconde édition d'Elif 1 – dont la thématique est la « transparence » – consiste en un workshop impliquant les étudiant·e·s de l'Ensba Lyon, de l'ESADSE et de l'école des Mines de Saint-Étienne.
Ce workshop nommé « Désenvouter, pirater, hacker la finance » est animé par le laboratoire sauvage Désorceler la finance. Celui-ci a lieu simultanément dans deux lieux : au Labo NRV de l'Ensba Lyon et au Random(Lab) de l'ESAD Saint-Étienne.
En partenariat avec l’école des Mines de Saint-Étienne, cette édition bénéficie du soutien de la DGCA du Ministère de la Culture. La participation des étudiant·e·s des Mines au workshop a été rendue possible grâce au soutien de la Région AURA.
Avec les membres du collectif Désorceler la finance
- Camille Lamy : Designer ;
- Luce Goutelle : Artiste et metteure en scène ;
- Fabrice Sabatier : Designer graphique.
Encadré par les enseignant·e·s
- Damien Baïs : Professeur Esadse, chercheur UR numérique ;
- Agnès Crepet : Professeur d’informatique et ingénieur pédagogique Mines SE ;
- David-Olivier Lartigaud : Professeur Esadse-Ensba, chercheur UR numérique.
Présentation
Les marchés financiers sont présents dans nos vies, ostensiblement, et le sont paradoxalement de manière invisibles et impalpables. Ils semblent intouchables et leur pouvoir sorcier nous paralyse. Alors, comment les artistes, les designers, les codeur·euse·s, les ingénieur·e·s peuvent-iels créer des moyens de penser des alternatives, d’agir sur le réel, de dépasser l’état d’empêchement, de renvoyer le sort à l’envoyeur ?
Ainsi, pendant ce workshop, seront imaginés à partir des pratiques et expériences personnelles, des objets, outils, actions ou protocoles magiques contestataires allant du détournement au hacking. Il sera donc l’occasion d'expérimenter ce que la fiction a de réel et ce que la finance a de fictionnel, pour enfin amorcer le désorcelement.
Le workshop se déroule sur deux sites simultanément, les inscrit·e·s doivent donc choisir l’une ou l’autre des approches suivantes.
Approche « incantatoire »
Au labo NRV, par Luce Goutelle et Camille Lamy.
Ici, à chacun·e d’interroger sa propre pratique créative, son engagement et son rapport à la finance. Toutes formes sont possibles, objets, outils, actions, dispositifs et protocoles, sans limites de format. La magie et/ou la sorcellerie sont à concevoir comme méthode/prisme par lequel aborder et agir sur la finance.
Approche « alchimique »
Au Random(lab), par Fabrice Sabatier.
Cette approche orientée data et algorithmes pourra prendre la forme de visualisations de données (rendre visible l’invisible), s’incarner dans des objets fabriqués en prototypage rapide (rendre palpable l’impalpable) et/ou constituer des dispositifs numériques de détournement des logiques ou protocoles propres à la finance (hacking).
Programme
Mardi 20 Mars 2018
- 9h30-10h30 : Présentation du laboratoire sauvage.
- 10h30-12h : Moment d’échanges sur les problématiques de l’économie et de la finance.
- 12h30-14h : Conférence Crypto currencies & art of financial hacking avec Brett Scott (ex-courtier, journaliste/hacktiviste), à l'Ensba Lyon et en visio-conférence à l’ESADSE.
- 14h-15h : Exemple de réalisations et apport de références.
- 15h-17h30 : Définition des groupes de travail et délimitation commune des projets.
Mercredi 21/Jeudi 22 mars 2018
- 9h30-18h : Développement collectif des projets.
Vendredi 23 mars 2018
- 9h-11h : Bouclage des projets.
- 11h-14h : Restitution, retours sur l’expérience de la semaine et fin du workshop.
À propos de Désorceler la finance
Désorceler la finance est un laboratoire sauvage de recherches expérimentales basé à Bruxelles. Créé en 2017 cet espace multidisciplinaire qui réunit artistes, citoyen·ne·s et activistes s’est constitué autour d’envies partagées de penser la relation entre finance et sorcellerie et de la traiter par les divers moyens artistiques que ses chercheur·euse·s expérimentent : performance, installation, design graphique, design critique, vulgarisation, etc.
La crise traversée par les pays occidentaux est la crise d’un système tout entier. Pour en sortir, il nous (nous : citoyen·ne·s, artistes et activistes) semble urgent de se réapproprier les enjeux liés au fonctionnement de ce système et de la société qui l’abrite – quitte à se saisir de ses aspects à première vue incompréhensibles et inaccessibles ; quitte à s’attaquer au coeur de la machine. Mais serions-nous ensorcelé·e·s pour qu’il nous paraisse tellement difficile voire impossible de s’attaquer à cette machinerie mortifère ? Comment déconstruire le langage de l’économie ? Comment se le réapproprier pour le reconstruire ?
Finance et sorcellerie… Deux mondes qui paraissent à première vue aux antipodes et pourtant… Suivant le terme utilisé par l’anthropologue Jeanne Favret Saada, « désorceler » serait une manière de retourner le maléfice à l’envoyeur, de lui renvoyer l’envers de ses pouvoirs, pour contribuer à se libérer de son emprise et nous redonner une capacité d’agir (un pouvoir de faire). Voilà qui nous semble prometteur, et certainement un terrain de recherche incroyablement fertile tant dans une perspective esthétique que politique.
Conférence Crypto currencies & art of financial hacking, Brett Scott à l'Ensba Lyon © URN
Restitution du workshop au Réfectoire des Nonnes à l'Ensba Lyon © URN
Vue de l'exposition Cabinet de curiosité économique à l'Assaut de la Menuiserie © Désorceler la finance
Notes
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Elif est un séminaire et deux workshops communs, organisés par l'Unité de Recherche Numérique Tactic Lab et le Random(Lab) de l’ESAD Saint-Étienne. Elif propose de suivre les pistes tracées par les créateur·ice·s-défricheur·euse·s au sein de notre écosystème numérique. Sous forme de journées de réflexion et de workshops, Elif souhaite donner le temps de découvrir et comprendre des projets non standards. En installant les conditions d'un dialogue avec les acteur·ice·s de cette scène en perpétuelle réinvention, Elif tente d'identifier les continuités, les ruptures, les articulations et les zones de frottement issues de ces productions. Elif n°2 a été précédé par une première édition en 2016, consacrée à la résistance électronique comme stratégie éditoriale et au cyberféminisme. ↩
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